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L'adoption (Cass., Civ. 1re, 26 mars 2025, n° 22-22.507 (B))

L’adoption d’un enfant dans le cadre d’un couple de femmes a connu de nombreux rebondissements ces dernières années. Les lois du 17 mai 2013, ouvrant l’adoption aux couples mariés de même sexe, du 2 août 2021, autorisant l’assistance médicale à la procréation (AMP) aux couples de femmes, ou encore du 21 février 2022, allégeant la procédure d’adoption pour les couples ayant procédé à une AMP antérieurement à 2021, rendent difficilement lisible le droit applicable. L’arrêt soumis à étude est rendu par la première chambre civile de la Cour de cassation en 2025 mais concerne une adoption demandée en 2019, soit avant la reconnaissance d’un droit à l’AMP pour les couples de femmes. Elle interrogeait la portée de la rétractation de son consentement, par la mère légale, à l’adoption de son enfant par sa conjointe.

Les relations internationales pendant la Guerre froide : un monde bipolaire ? (dissertation)

« De Stettin sur la Baltique à Trieste sur l’Adriatique, un rideau de fer est descendu à travers le continent ». Cette citation est tirée du discours de Winston Churchill à Fulton en 1946, où il a utilisé l’expression « rideau de fer » pour décrire la division de l’Europe, et plus largement du monde, en deux blocs : l’Est Communiste et l’Ouest capitaliste. Elle illustre la division profonde qui caractérise les relations internationales durant la Guerre froide

La décolonisation et son impact sur l'ordre international : de l'Empire colonial à la naissance de nouveaux États (dissertation)

Par la phrase « La zone coloniale est une zone non humaine », Franz Fanon, psychiatre et militant anticolonialiste originaire de Martinique, dénonce la déshumanisation systématique imposée par le système colonial. À ses yeux, la colonisation n'était pas seulement une domination politique ou économique, mais aussi une négation radicale de la dignité et de l'humanité des peuples colonisés. Cette réalité, profondément violente, a nourri les revendications d’émancipation nationale et a fait de la décolonisation l’un des processus les plus révolutionnaires du XXe siècle, bouleversant durablement l’ordre international.

Les Nations Unies et la refonte des relations internationales après 1945 (dissertation)

« Les Nations Unies ne furent pas créées pour amener l’humanité au paradis, mais pour la sauver de l’enfer », déclarait Dag Hammarskjöld, Secrétaire général de l’ONU de 1953 à 1961. Cette formule souligne l’ambition fondatrice de l’Organisation : prévenir les conflits et rebâtir un ordre mondial fondé sur la paix, la coopération et le droit.

Les grandes théories des relations internationales : réalisme et libéralisme sont-ils toujours pertinents ? (dissertation)

« Aussi longtemps que les hommes vivent sans un pouvoir commun qui les tient en respect, ils sont dans cette condition qui se nomme guerre, la guerre de chacun contre chacun ». Cette citation de Thomas Hobbes, appliquée aux États, résume bien l’approche d’une des théories classiques en matière de relations internationales, le réalisme. Dans un monde où les crises se multiplient — conflits armés, rivalités géopolitiques, interdépendances économiques, menaces globales — les grandes théories des relations internationales restent plus que jamais sollicitées pour comprendre, expliquer et anticiper les comportements des États. Mais ces outils intellectuels classiques sont-ils encore adaptés aux réalités contemporaines ?

Le concept de puissance en relations internationales : entre hard power et soft power (dissertation)

Selon Raymond Aron la puissance est « la capacité d’une unité politique d’imposer sa volonté aux autres unités ». Si la puissance reste au cœur des relations entre États, en tant qu’instrument d’influence, de domination ou de protection, à l’ère de la mondialisation, la puissance ne se limite plus à la force militaire ou économique : elle se décline désormais en formes multiples, plus subtiles, comme la capacité à séduire ou à influencer. 

Le libéralisme et l'idée de coopération internationale : les institutions internationales peuvent-elles vraiment limiter l’anarchie du système mondial ? (dissertation)

« Si nous voulons avoir la paix, nous devons apprendre la loyauté envers un groupe plus large. Et avant de pouvoir apprendre la loyauté, la chose à laquelle nous devons être loyaux doit être créée ». Dans cette réflexion, Kenneth Waltz, théoricien majeur du réalisme en relations internationales, souligne l'un des défis fondamentaux de l'ordre mondial : l'absence d'entité supérieure aux États rend difficile la consolidation d'une loyauté internationale et, par conséquent, d'une paix durable. Le libéralisme, en réponse, postule que les institutions internationales peuvent constituer ce « groupe plus large » en facilitant la coopération et en atténuant les effets de l’anarchie. Reste à savoir si ces institutions peuvent réellement remplir cette fonction ou si l'anarchie reste, malgré tout, irréductible.

Les États sont-ils encore les principaux acteurs des relations internationales ? (dissertation)

Sur la scène mondiale actuelle, où ONG, multinationales, organisations internationales, groupes armés, mouvements citoyens et plateformes numériques s’imposent dans les grands enjeux globaux, une question revient avec insistance : les États ont-ils perdu leur centralité dans les relations internationales ? Autrefois incontestés, ils semblent aujourd’hui concurrencés, parfois même marginalisés, dans certains espaces de gouvernance et de conflit.

L’ONU est-elle un acteur efficace du maintien de la paix et de la sécurité internationales ? (dissertation)

« Préserver les générations futures du fléau de la guerre », telle est l’ambition proclamée par la Charte des Nations Unies dans son préambule en 1945. Huit décennies plus tard, alors que les conflits armés se multiplient et que les rivalités géopolitiques paralysent nombre d’organisations internationales, une question centrale demeure : l’ONU est-elle encore à la hauteur de sa mission fondatrice ?

Le terrorisme international remet-il en cause les principes classiques des relations internationales ? (dissertation)

« Our war on terror begins with al Qaeda, but it does not end there. It will not end until every terrorist group of global reach has been found, stopped and defeated ». Par ces mots prononcés le 20 septembre 2001 le Président américain George W. Bush marque le lancement de la « guerre contre le terrorisme » (ou « guerre contre la terreur »), qui désigne un ensemble de campagnes militaires américaines menées en réponse aux attentats du 11 septembre 2001. Ces attentats ont en effet brutalement rappelé que la menace ne venait pas toujours d’États ennemis, mais aussi d’acteurs moins visibles, transnationaux et non étatiques. Cette attaque, perpétrée au cœur du territoire américain, a inauguré une ère nouvelle dans laquelle le terrorisme international semble échapper aux cadres traditionnels de l’analyse stratégique et diplomatique.

Le retour de la guerre entre États au XXIe siècle (dissertation)

Le 24 février 2022, la Russie envahissait l’Ukraine, marquant un retour brutal de la guerre interétatique en Europe, qu’on croyait reléguée à l’histoire. Cet événement a agi comme un choc stratégique, remettant en question l’idée largement répandue d’un monde post-guerre froide dominé par les conflits asymétriques, les interventions humanitaires et les menaces transnationales.